Réaliser des marionnettes en céramique
Réaliser des marionnettes en céramique Casse-Noisette, c’est faire entrer la magie de Noël dans l’atelier. Dans cet article, on replonge d’abord dans ...
Par Sarah
Un contrôle DGCCRF des céramistes peut arriver sans prévenir. Pour beaucoup de céramistes, c’est un sujet peu connu, rarement anticipé, et souvent source de stress.
À travers ce témoignage, apparaissent des questions très concrètes : ce qui est attendu, ce qui peut être demandé, et ce que cela implique réellement pour un atelier artisanal.
Les éléments ci-dessous rassemblent des repères pratiques, issus de l’expérience de marie et Lucas de Toptop céramique. Ils ne prétendent pas couvrir tous les cas, ni répondre à toutes les situations, mais proposent une base pour mieux comprendre, s’organiser, et aborder ces sujets avec plus de clarté.
Nous, c’est un duo. On travaille ensemble depuis cinq ans, on vient d’ailleurs de les fêter. On fait de la céramique illustrée et colorée.
Nous avons tous les deux une formation d’école d’art. L’un vient plutôt du graphisme, l’autre de l’illustration et de l’image imprimée. On a commencé à travailler ensemble avant la céramique, notamment dans des ateliers de sérigraphie, et on a toujours plus ou moins travaillé ensemble.
On s’est rencontrés par des amis quand on était encore à l’école, en quatrième année. En sortant, on s’est fait embaucher dans nos premiers jobs, et on s’est toujours fait recruter l’un l’autre. On a traversé plusieurs boîtes comme ça, puis fait un peu de freelance. Et à un moment, on a commencé à découvrir la céramique ensemble. On s’est dit que c’était peut-être le médium qui nous permettrait enfin de créer notre propre projet.

On vient de la photographie vernaculaire. Le point de départ, c’était les photos prises au quotidien. Ce qu’on essaie de convoquer, c’est le souvenir, et le jeu qui se crée avec la personne qui regarde les pièces.
Il y a aussi une vraie question d’échelle : de grandes plages de couleur, des dessins qui évoquent des moments, des souvenirs. L’idée est de permettre à chacun de projeter sa propre vie, son vécu, ses émotions sur des objets utilitaires du quotidien.
C’est lié à un article dans Ouest-France. On avait fait des fèves pour une pâtisserie, ça a eu du succès, et le contrôleur nous a dit qu’il nous avait trouvés comme ça. Quand il est venu, il avait un dossier avec l’article imprimé, et d’autres noms de céramistes prévus sur sa tournée.
La DGCCRF a plusieurs axes : la répression des fraudes, mais surtout la sécurité alimentaire. Ils ne s’intéressent pas vraiment à la sécurité des céramistes dans leur propre atelier. La céramique a beaucoup explosé ces dernières années. Dans certaines régions ils commencent à contrôler les plus petits ateliers après être passés par les plus grosses structures. Les fèves, en particulier, posent question : ce sont des objets qui ne servent pas à manger, mais qui sont dans la nourriture et finissent dans la bouche. La question de sécurité est donc très claire pour eux.
On n’était absolument pas prévenus. Et en plus, c’est tombé à un très mauvais moment. On venait d’avoir une grosse commande entièrement cassée par la poste, c’était une période de stress liée à la TVA, et l’atelier était dans un état catastrophique.
Le contrôleur est entré sans toquer et a mis longtemps à se présenter. On pensait que c’était du démarchage. Quand il a finalement sorti sa carte, on a mis un moment à réaliser que c’était réel.
Le rendez-vous a duré presque deux heures. Il voulait s’installer, poser ses affaires, mais il n’y avait littéralement pas un centimètre de table libre.
Oui, il avait clairement révisé. Il connaissait les bases : les terres, l’émaillage, les cuissons, avait un dossier avec les grandes lignes du métier et nous a posé énormément de questions.
Il nous a aussi demandé des documents que nous n’avions pas, simplement parce que nous n’étions pas préparés à ce type de visite.
Des documents qu’une entreprise est censée fournir :
Le problème, c’est que les textes sont pensés pour des grosses structures, et que les ateliers artisanaux sont censés se conformer aux mêmes règles qu’une grande enseigne qui vend de la vaisselle.
Si les pièces sont jugées non conformes, c’est un gros problème. Elles sont confisquées et testées par l’administration, cela peut aller jusqu’au rappel des pièces vendues et au remboursement des clients.
Sur une petite production artisanale, ça peut représenter deux ans de travail et mener à une fin d’activité. C’est pour ça qu’il est important d’être au courant, même si le dossier n’est jamais parfait.
Avoir fait tester ses pièces en laboratoire agréé. Pouvoir montrer que les pièces ne relarguent rien et qu’elles sont conformes change complètement la discussion.
À défaut, ils demandent toutes les fiches techniques et fiches de sécurité, les factures des matières premières, une liste précise des références produites, et un document expliquant les bonnes pratiques de l’atelier : températures, paliers, dosages.
Il nous a dit qu’il mettrait un avertissement parce que nous n’étions pas prêts et que nous n’avions pas fourni les documents le jour même. Mais cet avertissement, nous ne l’avons jamais reçu.
Un avertissement signifie surtout qu’un contrôle ultérieur pourra avoir lieu, et que cette fois-là, l’absence de documents pourrait entraîner une amende.
Sur le moment, nous l’avons très mal vécu. On avait l’impression que tout s’accumulait et que c’était un signe pour arrêter la céramique. Avec le temps, c’est devenu une expérience plutôt positive. Ça nous a obligés à nous poser de vraies questions sur la sécurité alimentaire, mais aussi sur notre propre sécurité dans l’atelier.
On a fait différentes amélioration
Obtenir les fiches techniques devient de plus en plus compliqué. Parfois elles ne sont pas en français, parfois on nous répond qu’elles ne seront pas fournies. Mais au final, quoi qu’il arrive, la responsabilité retombe sur l’artisan. Même si un fournisseur affirme qu’un produit est conforme, c’est nous qui sommes responsables.
Beaucoup plus sereins. On est mieux informés, mieux organisés, et plus conscients de nos pratiques. Sur le moment, il y avait un fort sentiment d’injustice. Aujourd’hui, on voit aussi ce que cette expérience nous a apporté.