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Les résidences et retraites céramiques

14 août 2025

Par Sarah

Les vacances se terminent mais si tu veux garder un peu d’évasion au cœur de l’année, je te parle des résidences et retraites céramiques. Ces 2 formats d’évasion t’apporteront une parenthèse concrète, avec des mains couvertes d’argile et des idées qui s’épaississent comme une belle barbotine.

Ici, je vais te partager des astuces pour réserver ton excursion — et surtout pour entretenir ce parfum de vacances sans perdre le fil de ta passion.

Résidences ou retraites céramique ?

Tu veux bloquer du temps pour toi et l’argile avec une dose d’évasion? Tu as deux options :

  • Résidence céramique : tu bosses sur ton projet dans un lieu équipé, souvent sélection sur dossier, durée de 2 semaines à 3 mois (et plus).
  • Les retraites céramique : ce sont des programmes plus courts, orientés apprentissage. Le calendrier est fixe et le paiement se fait à l’inscription.

Dans ton cas :

Va en résidence si tu as :

  • un projet clair (recherche, série, installation) et besoin de moyens techniques (grands fours, impression 3D argile, moules, pâte papier, gaz/élec).
  • l’envie de vivre en studio, d’échanger entre artistes, sans cursus pédagogique.
  • un dossier prêt (portfolio + texte de projet).

Va en retraite si tu veux :

  • progresser vite avec un prof (tournage avancé, cuisson bois, céladons, terre locale…).
  • un format court, dates fixes, ambiance “école d’été”.
  • une destination qui nourrit (Toscane, Bali, îles grecques).

Checklist équipement clé à vérifier avant de choisir ton lieu:
Fours (élec/gaz/bois), volumes maxi, cycles disponibles, tours/presses, moules, labo émail, matières premières, stockage, logistique de cuisson, aide technique, hébergement, accès 24/7, assurance, conditions de sécurité, options d’exposition/vente, et coûts précis (studio, logement, matériaux, cuissons).

Les résidences céramique

Si les résidences d’artiste et plus particulièrement les résidences céramique t’intéresse, tu devrais trouver ton bonheur ici. Ce site regroupe toutes les résidences du monde entier !

Si tu cherches des résidences d’artiste en France, je t’invite à consulter celui-ci !

Financer ses résidences d’artiste

Les résidences payantes

  • Ce qui est généralement inclus : poste de travail, accès aux fours/équipements, parfois un accompagnement technique minimal.
  • Ce qui reste à ta charge : logement, transport, matériaux, cuissons, assurance, expédition des pièces, repas.
  • Pour qui : quand tu veux une période d’immersion sûre (peu de sélection) pour pousser une technique précise ou produire un corpus.

Modèle mixte (partiellement subventionné)

  • Inclus : studio + parfois logement à tarif réduit ; le reste est à tes frais (matériaux, cuissons).
  • Pour qui : si tu veux bon rapport coût/moyens mis à disposition.

Résidences financées

  • Inclus : accès au studio de pratique, logement, matériaux de base, parfois prise en charge d’une partie du transport.
  • Sélection : dossier solide, cohérence projet ↔ on vous demandera cependant de donner des cours, ou de réaliser des pièces pour la résidence.
  • Pour qui : si tu as un projet clair et un portfolio convaincant.

Pour financer ces résidences, tu peux demander des aides de bourses publique de création/recherche, mobilité internationale, projets arts visuels. Tu peux aussi demander des fonds de fondations privées. Tu peux sinon te l’autofinancer ou demander du crowdfunding.

Idées de résidences céramique en europe

Europe

Asie

Etats_unis

Idées de retraites céramique

Europe

  • La Meridiana (Toscane) : 1–2 semaines pour tous niveaux + programmes 3 mois ; le programme 2026 est publié et les réservations ouvrent le 1er juin.
  • Cerdeira (Portugal) : intensifs mains-dans-la-terre, studio ouvert tard, groupes 6–10 pers.
  • El Torn (Barcelone) : intensifs week-end / semaine + coworking si tu prolonges.
  • Leach Pottery (R.-U.) : 2–5 jours, retour Glaze Theory 4 jours en 2026 pendant les travaux du site.

Amériques

Asie (hors Japon)

Et bien sûr, tu as nos semaines de stage évasion que nous proposons chaque année en Juin / Juillet, pour t’offrir une bulle d’air et de céramique pour te ressourcer et progresser !

Focus sur le Japon

Mino / Tajimi (Gifu)traditions, anagama, formats 2→6 semaines

  • Kusanokashiragama : 2, 4 ou 6 semaines, contenus structurés (tournage, glaçures, cuisson) + options anagama (feu de bois). Les pages détaillent programmes, jours off, et logistique (hébergement inclus). 2026 : créneaux ouverts.
  • Le site local confirme : cours 2→6 semaines avec parfois cuisson anagama dans les collines de Tajimi.

Mashiko (Tochigi)terre mingei, scènes locales actives

  • Plusieurs troad trips combinent 3 jours de workshop à Mashiko + modules ailleurs (ex. Bizen 2 jours). Regarde les offres 2026 type “Japan Pottery Tour”.

Partout au Japonpaliste de résidence

  • Ce site internet concentre des résidences 2–12 mois ; en parallèle, cours/événements publics

5) Arita (Saga)porcelaine, réseaux pros

Cécile Fouillade & les résidences d’artiste

Cécile Fouillade est une talentueuse céramiste qui a suivi de nombreuses résidences d’artistes dans les pays polaires pour découvrir et étoffer sa pratique.

Peux-tu raconter ta venue à la céramique ?

Après le bac, j’ai fait une prépa à Paris, puis l’École supérieure d’art à Épinal (Vosges), avec un DNAT mention design graphique. Sur le papier je voulais dessiner… en réalité, j’ai surtout travaillé le volume. Je me suis intéressée aux artistes et écrivains voyageurs, aux artistes marcheurs : des pratiques où le déplacement (réel ou imaginaire) nourrit l’œuvre.
J’ai lu des récits d’explorateurs, de photographes animaliers en régions polaires. Ça a infusé. J’ai d’abord traduit ça avec le papier (blancs, gaufrages, épaisseurs), puis le bois. J’ai réalisé une installation en sucre et en sel (les visiteurs marchaient, dessinaient dedans) pour symboliser un territoire fragile type Arctique/Antarctique, lentement abîmé par l’humain. J’aimais l’idée, mais le papier restait trop éphémère. La céramique m’a attirée pour le toucher et la durabilité.

Tu t’es ensuite formée en céramique ?

Oui, un BMA céramique (tournage, émail, modelage, décors). C’était mon premier bagage technique. Mon prof de tournage, Valérie Maillot, m’a conseillé la Maison de la Céramique de Dieulefit : une année très riche, beaucoup de stages chez des potiers pendant les vacances scolaires, et un large panel de techniques. Je la recommande : ça donne de la matière concrète pour démarrer un atelier.

Tu travailles surtout la porcelaine. Pourquoi ?


À Dieulefit, j’ai pu vraiment toucher la porcelaine (terre plus coûteuse, pas partout disponible). J’ai trouvé ma matière : translucide, solide et fragile à la fois, capricieuse (fissures possibles), avec des aspérités qui me rappellent la glace. Mon intérêt pour les pôles m’a menée… à la porcelaine.

Problèmes classiques : fissures, déformations… comment tu gères ?

Je travaille lentement. Mon séchage est extrêmement lent : pièces sous plastique, je découvre petit à petit, je couvre les zones non travaillées. Sur une pièce, je peux passer un à deux mois.
Résultat : peu de fissures chez moi. Le vrai sujet, ce sont plutôt les déformations à la sortie du four. Le secret reste le lent-lent-lent. Même sur une pièce épaisse réalisée vite : on ralentit le séchage.

Tu “pastilles” beaucoup. Comment tu t’y prends ?


Je réalise mes petits éléments un par un, puis je les colle à la barbotine de porcelaine avec un peu de vinaigre pour l’adhérence. Je pose ça à un état proche du cuir : ni trop humide, ni trop sec.
Manipulation : j’avance par zones, je protège ce qui n’est pas travaillé. Lenteur et ordre de gestes évitent la casse avant cuisson.

Tu colores ta porcelaine. Comment ?


Avec des pigments réfractaires (et des oxydes en tests). L’idéal, c’est de mélanger en barbotine (terre liquide), puis laisser épaissir jusqu’à l’état plastique. En pratique, je mélange souvent en plastique : je garde ma patience pour le modelage.
Le multi-couleurs impose des pauses et des choix : quelle teinte, quel rythme dans la pièce.

Combien de temps pour une pièce ?


Un à deux mois, selon taille/épaisseur/couleurs. En été, je bosse en sessions longues pour éviter que ça ne sèche trop vite. Parfois, jours entiers sans pause sur plusieurs week-ends pour finir avant le point de non-retour.

Ton style est très affirmé. Évidence ou chemin ?


Les pôles ont été mon point d’ancrage dès Épinal. Ça m’a menée à la porcelaine, puis aux voyages et résidences. Je suis partie avant d’ouvrir mon atelier, sans objectif figé : voir ce que ça change vraiment.
La première résidence m’a bouleversée. C’est elle qui a ancré le travail que je fais aujourd’hui.

Comment tu as découvert les résidences céramique ?


En cherchant sur Internet. J’ai trouvé des annuaires de résidences, par continents et disciplines. Je suis tombée sur une résidence au Groenland… sur un ancien remorqueur pris dans la glace.
Ils faisaient un vernissage à Marseille : j’y suis allée, j’ai rencontré l’équipe, j’ai déposé un dossier. J’ai été prise (de justesse) : la céramique, c’est lourd, pas idéal pour voyager. Mais j’ai tenté.

Raconte cette première résidence


Côte ouest du Groenland, un bateau figé dans la banquise, plusieurs artistes (graveuse, dessinatrice, chanteuse…). On s’est nourries des paysages, de la culture inuite (proche d’un village), de la faune. Là-bas, la matière animale est vitale et sacrée (peaux, os).
J’ai voulu sculpter ce “sacré” avec ma matière : la porcelaine. Pour cela, j’ai emporté de la terre, fait des tests de congélation/décongélation : ça a donné des craquelures qui m’évoquent la glace. Enfin j’ai modelé des “ossements”, des textures de fourrure (certaines n’ont pas survécu au retour).
Durée : environ un mois. Assez pour s’immerger. J’aurais aimé rester plus.

Comment finances-tu les résidences d’artiste ?

J’ai pris un deuxième job “alimentaire” pour mettre de côté. Certaines artistes trouvent des sponsors (mais c’est long, aléatoire). On a aussi fait un crowdfunding sur une autre résidence, avec contreparties en céramique : ça marche si tu t’y prends tôt. Je préfère les leviers que je maîtrise (job, financement participatif) plutôt que d’attendre un “oui” hypothétique.

Tu as renouvelé l’expérience des résidences céramique ?


Oui. Je n’ai fait que des résidences sur bateaux après celle du remorqueur figé.

  • 2021 — Norvège (îles Lofoten) : ancien bateau météo, paysages, faune ; nuit totale (ambiance très différente).
  • Année suivante — Voilier “écologique” vers le Groenland : solaire + vent, silence (pas de moteur), on observe sans déranger. L’arrivée parmi la glace flottante qui frotte la coque : inoubliable. Rencontres avec des communautés groenlandaises (on a vu des pots travaillés, etc.).
  • À venir (août)Tara, voilier d’expédition scientifique : ils embarquent des artistes tous les 2–3 ans. Mon projet portera sur le microbiome marin, les effets du réchauffement et des plastiques. Je ne sais pas ce qui en sortira — hâte d’y être.

Des livres/personnes qui t’ont inspirée ?


En roman, De pierre et d’os (Bérengère Cournut) : pour découvrir la culture groenlandaise, la place des femmes, la dureté et le chamanisme. On a l’impression d’y être — un voyage imaginaire quand on ne peut pas partir.Conseils pratiques (synthèse rapide)

Trois conseils à quelqu’un qui veut suivre ta voie ?

  1. Accepte la lenteur (séchage très lent, travail par zones, protège toujours ce que tu ne travailles pas).
  2. Teste (barbotine + un peu de vinaigre pour le pastillage, état cuir pour coller, et documente tes variantes).
  3. Pars en résidence quand tu peux : un mois change ta pratique. Côté financement, prévois tôt, mixe épargne/job et crowdfunding si besoin.

J’espère que cet article te donne l’envie et les clés de continuer à explorer la céramique à l’étranger. Si tu as trouvé de ton côté d’autres pistes de retraites ou de résidences céramique à l’étranger, dis-nous, nous sommes preneuses !!