Contrôle DGCCRF chez des céramistes : retour d’expérience
Un contrôle DGCCRF des céramistes peut arriver sans prévenir. Pour beaucoup de céramistes, c’est un sujet peu connu, rarement anticipé, et souvent sou...
Par Sarah
Le bassinage est une technique très utilisée en céramique pour accélérer ou consolider le séchage des pièces. A l’atelier, nous nous en servons beaucoup pour la cuisson des sculptures ou accélérer le séchage d’une pièce lorsque nous sommes vraiment pressées. Dans cet article, je vais te décortiquer le bassinage et te partager l’expérience de la talentueuse Olivia Cognet qui utilise cette technique pour ses pièces !
À retenir en 10 s : le bassinage est un préchauffage long et doux sous 100 °C pour évacuer l’eau libre et éviter les explosions à la montée. Il est utile avec pièces épaisses, par temps humide ou pour les pièces dont tu as un doute sur le séchage. À doser, car il use le four, surtout les résistance et consomme !
Le bassinage est une phase de précuisson maintenue sous 100 °C avant la cuisson.
Objectif : évaporer l’eau libre encore présente dans les pores du tesson. Sans cette précaution, une montée trop rapide autour de 100 °C peut transformer cette eau en vapeur et provoquer des explosions.
Le bassinage est surtout utile en biscuit. En émaillage, il sert à sécuriser si l’application d’émail a été très humide (trempage long, pistolet, couches épaisses).
Pourquoi cela marche : tant que la température reste sous le seuil d’ébullition, l’eau s’évacue sans surpression. On gagne en sécurité sur des parois hétérogènes ou des pièces massives.

Le bassinage n’est pas obligatoire. Utilise-le si :
Évite d’en faire une routine si tes pièces sont parfaitement sèches. Le bassinage est un bonus, une sécurité sur des pièces de sculpture, des moments de speed ou des pièces que tu ne peux plus déplacer et mettre dans ton four quand elles sont « cuir sec »
Astuce atelier : test du miroir. Place un miroir ou une lame inox près d’une fente/évent en début de chauffe : s’il se couvre de buée, l’eau libre est encore là.

Bassiner génère beaucoup de vapeur d’eau. Dans un four électrique, l’excès d’humidité :
Un des signes d’alerte est le dépôt blanchâtres/oxydes sur les spires des résistances.
Comment limiter l’humidité
Utiliser son four pour du bassinage suppose une consommation supplémentaire d’électricité. Même si la puissance est faible en restant à une faible température, la longue durée entre 5 et 8 h de palier pèse sur la balance. De plus, les composants du four s’usent plus vite, il faut donc les changer plus souvent !
Comment optimiser ?
Pour en savoir plus sur la tarif d’une cuisson en four céramique va lire cet article !
Un bassinage ne remplace pas un bon séchage …..
Bonnes pratiques à privilégier :
On reste sous 100 °C parce que c’est la limite à laquelle l’eau passe de l’état liquide à l’état de vapeur à pression atmosphérique. À 100 °C, l’eau contenue dans le tesson entre en ébullition : la vapeur occupe environ prend beaucoup plus de place que le volume initial, ce qui crée une surpression interne susceptible de faire éclater la pièce. En dessous de 100 °C, on reste dans un régime d’évaporation : l’eau migre et s’échappe progressivement sans choc de pression.
Rester sous 100 °C permet aussi de maîtriser l’humidité dans le four et de ménager les résistances. Si l’on chauffe trop haut avec des pièces encore humides, on génère un pic de vapeur qui sature le four, accélère l’oxydation des résistances et favorise la corrosion des parties métalliques et charge les briques en eau.
Le bassinage ne traite que l’eau libre ; il ne doit pas empiéter sur l’eau chimiquement liée qui s’évapore autour de 200–350 °C.
La zone la plus efficace se situe en pratique entre 80 et 95 °C. En dessous de 80 °C, l’évaporation est très lente : on prolonge l’humidité dans le four sans réel gain de sécurité. Entre 80 et 95 °C, la pression de vapeur est assez élevée pour accélérer l’évacuation, tout en restant sous le seuil d’ébullition ; c’est donc le meilleur compromis pour le palier principal.
On sait que le bassinage a fait son travail quand il n’y a plus de buée au test du miroir près d’une fente, que l’odeur d’humidité a disparu et que les pièces sont de couleur homogène.

On peut ensuite enchaîner la courbe du biscuit, ou partir en monocuisson.
Certains céramistes poussent à 110–115 °C .C’est cependant plus risqué si certaines pièces restent humides. Par défaut, reste ≤ 100 °C.
Note : certains fours permettent de laisser le couvercle ouvert même le four lancé. Si c’est possible pour toi, laisse-le ouvert, l’humidité partira mieux ainsi. Par contre n’abuse pas, et ne laisse pas tout le couvercle ouvert !
“Ce sont les bulles d’air qui font exploser.”
Le plus souvent, c’est la vapeur d’eau. Une pièce vraiment sèche encaisse la montée en température avec des bulels d’air !
“Le bassinage permet d’enfourner humide.”
Non. Il sécurise des restes d’humidité, pas une pièce détrempée.
“Il faut toujours bassiner.”
Non. C’est un outil utile à la demande. La pratique classique reste séchage maîtrisé + montée contrôlée.
Le bassinage enlève-t-il l’eau chimique ? Non. Il ne concerne que l’eau libre. L’eau chimiquement liée se libère plus haut (généralement > 200–350 °C).
Combien de temps bassiner ?
Le plus courant : 3 à 8 h. Jusqu’à une nuit pour de grosses sections ou en climat humide.
Peut-on bassiner pour l’émail ?
Oui si l’application est très humide. Sinon, ce n’est pas indispensable.
Faut-il laisser la porte ouverte ?
Jamais grande ouverte : micro-aération au départ si le fabricant l’autorise, puis fermeture avant la montée.
“Je fais 10 heures de séchage à moins de 80 °C parce que j’ai des pièces énormes et qu’il faut que l’eau sorte de là.”
“Le pré-séchage, c’est super important. Encore plus que la cuisson lente. Nous on va doucement en cuisson, mais le séchage, c’est très très important.”
ET voilà ! J’espère que le bassinage n’a maintenant plus de secret pour toi. N’oublie pas que cette technique vient en complément de ton système de séchage classique, mais qui peut nous enlever de belles épines du pied !